Le burn-out est une spirale qui menace la santé des salariés les plus enclins à poursuivre leurs efforts au travail au détriment des signaux que leur envoie leur organisme. Il s’agit d’un syndrome d’épuisement professionnel doublé d’un état d’épuisement émotionnel.
Patrick Légeron, médecin psychiatre fondateur du cabinet Stimulus, décrit ce phénomène selon les termes suivants : « C’est un état d’épuisement émotionnel. La personne touchée a le sentiment de ne plus avoir d’énergie, elle se sent “vidée”. En même temps, apparaît un désinvestissement de la relation avec l’autre, un manque d’empathie, une attitude cynique. Enfin, on constate une baisse de l’estime de soi ».
La notion de burn-out ne fait pas l’unanimité chez les spécialistes qui ne parviennent à s’accorder que sur un certain nombre de points comme la nécessité d’un arrêt de travail et la prise en charge par un médecin. La nature exacte du burn out, quant à elle, est encore l’objet de discussion comme l’indique l’expert interrogé selon qui : « Le monde médical s’interroge encore pour savoir si c’est une forme particulière de dépression, une forme aiguë de stress, un mélange des deux ou ni l’un ni l’autre… ».
Le burn-out doit être diagnostiqué pour être pris en charge. Certains signes caractéristiques annoncent son apparition et doivent alarmer ceux qui en sont l’objet. Ainsi, le docteur Dominique Servant, spécialiste du stress au CHU de Lillle donne les clés permettant d’identifier le comportement du candidat au burn-out : « Les premiers signes sont souvent physiques et liés à la fatigue: difficultés à s’endormir, fatigue malgré le repos… Pour combler ces premiers signes, on redouble d’effort, on travaille plus… on fonce ». D’autres signes d’alerte doivent être surveillés comme le manque de concentration, les trous de mémoire, les crises de colère, les variations de poids, etc…
La psychiatre parisienne Yasmine Liénard rappelle l’importance de l’écoute de soi, en insistant sur quelques précautions à prendre : « prendre de larges pauses déjeuner, marcher, respirer, méditer, écouter les rythmes et les besoins du corps. Il faut se respecter ». Les salariés soumis à ce phénomène répondent le plus souvent à un profil de collaborateurs impliqués » qui refusent tout compromis et s’investissent particulièrement » ajoute le docteur Laurent Karila, vice-président de SOS addiction.
« Info-plus » : Le burn-out, un élément qui peut laisser présumer que vous êtes harcelé
Cela n’est pas toujours le cas mais parfois le burn-out est associé à un harcèlement moral.
Les juges ont déjà retenu cet élément parmi la liste des faits évoqués par un salarié à l’appui d’une action judiciaire tendant à faire reconnaître un harcèlement moral (Cass. Soc. 6 avril 2011, n°10-11647). Dans cette affaire le salarié présentait notamment des arrêts maladie portant les mentions d’un état dépressif secondaire dû à un « burn-out » professionnel.
Le stress à long terme peut affecter la santé des salariés (risque cardio vasculaire, obésité, anxiété, etc…) et se traduire par un burn-out. Les membres du CHSCT doivent étudier ce phénomène et tenter de proposer des solutions permettant d’améliorer les conditions de travail lorsqu’il constate un nombre élevé d’arrêts de travail dans leur structure.